Lecture #19 : Vers la Sobriété Heureuse – Pierre Rabhi
Ces derniers temps, en mettant les pieds dans les librairies, je voyais revenir très régulièrement les mises en avant d’un auteur : Pierre Rabhi. Mais qui est-il ? Qu’écrit-il ? Ma curiosité m’a poussé à sortir des rayons quelques uns de ses livres et c’est finalement sur Vers la Sobriété Heureuse que j’ai jeté mon dévolu. Sans aucun regret.
Vers la Sobriété Heureuse – Pierre Rabhi
Pierre Rabhi prône le respect de l’environnement dans son secteur de prédilection : l’agriculture. Militant pour une prise de conscience envers la planète, Pierre Rabhi s’installe en Ardèche dans les années 60. Il y expérimente la bio-agriculture et partage son expérience auprès de tous. Son objectif ? Rendre la mondialisation plus humaniste et éveiller les consciences concernant le respect de l’environnement.
La sobriété heureuse
Je l’annonce d’emblée : Vers la Sobriété Heureuse devrait être lu de tous, et surtout par les plus jeunes. Je l’imagine très bien faire partie des lectures (fortement) recommandées voire obligatoires pour les cours de philo au lycée. Vers la Sobriété Heureuse, c’est en fait un traité du bonheur dans une vie basée sur la modération. Et quand on peut être heureux tout en vivant modestement : cela offre un véritable et passionnant sujet de dissert’ de philo ! (Vous avez deux heures !).
Ce livre, c’est aussi l’occasion d’ouvrir un vaste sujet : la place de l’homme au cœur de la Nature et le respect de l’environnement en vue des années à venir… C’est une réelle remise en question pour qui est plus ou moins sensibilisé aux questions de l’environnement. L’auteur nous offre son regard à propos duquel, nous, lecteur mais surtout, citoyen du monde, il est intéressant de se pencher. Pierre Rabhi souhaite nous donner la flamme de l’indignation afin que nul de tombe dans l’indifférence ou dans un sentiment de fatalité qui nous laisserait impuissant face à tous ces changements vécus par notre Société.
La question du bonheur
Pierre Rabhi se penche sur la question du bonheur en ces temps de capitalisme, où l’environnement est bafoué et le rythme de vie des hommes, toujours plus effréné. Surabondance et bonheur ne vont pas toujours de paire, et sont même antinomiques selon l’auteur (c’est ce que souligne également, dans un autre registre, Marie Kondo dans son livre 03La Magie du Rangement).
Environnement : une planète naturellement limitée
« Faut-il encore et encore le redire ? on ne peut appliquer à une planète naturellement limitée un principe artificiel illimité ». Et oui… Au-delà des décisions politiques prises (ou pas) par les chefs d’Etat, il est à chaque individu de prendre ses responsabilités pour respecter la planète dans laquelle nous vivons/évoluons, afin que nos enfants puissent grandir à leur tour dans un environnement digne de ce nom. Il faut savoir se demander non pas « Quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? » mais « Quels enfants laisserons-nous à notre planète ? ».Il est donc primordial de trouver une façon juste, respectueuse et équitable d’habiter la planète. Et c’est dans chacune de nos résolutions pour respecter l’environnement que l’homme saura le prouver. La Terre n’est pas un « gisement de ressources à épuiser, mais une très précieuses oasis de vie ». Ainsi, c’est dans la modération, l’autolimitation, que nous pouvons permettre de ralentir la roue infernale, stimulée par l’irresponsabilité.
Comportement des hommes : l’abolition des frontières temps et espace
Pierre Rabhi dénonce les travers de la mondialisation : les conséquences sur l’environnement mais aussi sur le comportement des hommes. Il souligne notamment le fait que dans notre actuel mode de vie, l’homme évolue dans un monde frénétique, toujours plus provisoire et éphémère, se concrétisant par des troubles du stress, dont on sait tous qu’ils sont néfastes sur le long terme. Cette recherche permanente du gain de temps, réalisé dans un souci de productivité, n’aide évidemment pas l’individu à calmer le jeu. C’est encore moins les outils technologiques, qui savent parfaitement abolir toute délimitation entre le temps et l’espace, qui vont pouvoir ralentir cette course au « toujours plus ».
Son livre va bien au-delà d’un simple jugement sur la mondialisation. Comme il le dit, nous sommes – pour la majorité – des capitalistes. Lorsque Pierre Rabhi se rend dans un village au cœur de l’Afrique, il est aux yeux de ces habitants un millionnaire puisque avec la seule somme que représente la valeur de son véhicule, il pourrait se voir offrir des années de nourriture à un Africain…
L’être humain et la nature au cœur des priorités
Et si on arrêtait de ruiner la planète ? Suite à cette lecture, les questions écologiques m’ont encore plus touchées. Je suis actuellement dans une optimisation progressive de mon mode de vie en vue de mieux respecter la planète. Cela prend beaucoup de temps. Certains gestes et actions s’opèrent facilement et rapidement, quand d’autres demandent plus d’efforts. Le principal est de comprendre pourquoi on fait cela, d’être motivée par ses résolutions (même si elles paraissent minimes) et de poursuivre sur cette voie de la rationalisation, de la modération.
La modération reflète bien souvent une image négative, pas fun quoi. Or, on peut tout à fait être heureux en vivant de peu de choses. Plusieurs tribus pourraient nous en témoigner. Sans rentrer dans un changement de vie extrême et retourner purement au moyen-âge ou du moins à un mode de vie purement ascétique, je pense que l’on peut totalement faire un premier pas vers la modération afin de mieux se retrouver avec nous-mêmes et être plus responsable envers l’environnement. Regardez autour de vous. Avez-vous vraiment besoin de tout ce qui vous entoure ? Vous servez-vous de tout ? Portez-vous tous les vêtements rangés dans votre penderie (exit le « au-cas-où ») ? Regardez-bien et posez vous la question régulièrement. Avec une pointe de raison, vous verrez que vous apprendrez rapidement à vous passer de certaines choses… Personnellement, je continue d’acheter des choses « en plus » et des produits pas green, je ne suis pas du tout parfaite sur ce point (ni sur aucun autre d’ailleurs), mais j’ai pris conscience de la responsabilité que chacune détient envers l’environnement et je suis motivée pour modifier mes habitudes. Certes, à mon rythme, mais motivée de donner du sens à ma démarche en réalisant petites actions sur petites actions, qui, si elles étaient réalisées par tous, seraient un grand pas pour la Planète… Et puis vous savez, je ne suis pas du tout frustrée, au contraire ! Je suis complètement heureuse et fière de ces petits changements qui donnent du sens à ma façon de voir les choses. Je me sens utile et responsable. Ainsi, on peut totalement conjuguer bonheur, fun et green lifestyle (et oui !!).
Je vous laisse méditer avec ce passage, extrait du livre « Vers la Sobriété Heureuse » :
« Les situations de cohérence entre nos aspirations profondes et nos comportements sont limitées, et nous sommes contraints à composer avec la réalité. Mais il est impératif d’œuvrer pour que les choses évoluent vers la cohérence, et que l’incohérence ne soit plus considérée comme une fatalité. Toutes les occasions de nous mettre en cohérence sont à saisir. Il ne faut surtout pas minimiser l’importance et la puissance des petites résolutions qui, loin d’être anodines, contribuent à construire le monde auquel nous sommes de plus en plus nombreux à aspirer […]. » Pierre Rabhi
Je vous conseille vivement de lire « Vers la Sobriété Heureuse » de Pierre Rabhi et j’ai hâte de connaitre votre avis sur ce récit !
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Mes gestes green simples à réaliser au quotidien - Le Petit Monde d'Elodie
[…] que j’ai lu le livre de Pierre Rabhi, Vers la Sobriété Heureuse, j’ai souvent cette phrase en tête, qui martèle mon petit esprit de citoyenne responsable […]